Stress et urine fréquente: que faire quand la vessie est hyperactive?
Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)
Avertissement : Si vous avez des questions ou des préoccupations médicales, veuillez en parler à votre médecin. Même si les articles sur ce site se basent sur des études scientifiques, ils ne remplacent pas un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement.
Le système urinaire est composé d’organes, de muscles, de tubes et de nerfs qui travaillent ensemble pour créer, transporter, stocker et évacuer l’urine.
Il comprend les deux reins, les deux uretères, la vessie, les deux muscles du sphincter et l’urètre.
La vessie est un petit organe musculaire creux, en forme de ballon, qui reçoit l’urine.
Lorsqu’elle se remplit, ses cellules nerveuses envoient un message au cerveau, l’envie d’uriner devient plus forte.
La plupart des personnes urinent environ 4 à 6 fois par jour.
Lorsque le corps est en bonne santé, ce processus fonctionne normalement.
Des problèmes peuvent toutefois survenir lorsque le corps est soumis à un stress.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le stress peut provoquer des problèmes urinaires, notamment des urines fréquentes.
Les effets de la réponse au stress
Le comportement d’appréhension (inquiétude, nervosité, anxiété, peur) active la réponse au stress, qui amène l’organisme à sécréter des hormones (telles que le cortisol) dans le sang.
Elles se déplacent vers des endroits ciblés pour provoquer des effets physiologiques et psychologiques spécifiques, ainsi que des changements émotionnels qui améliorent la capacité du corps à faire face à une menace: soit pour la combattre, soit pour la fuir.
Ainsi, la réponse au stress affecte l’organisme de nombreuses façons:
- Elle vide immédiatement les intestins et la vessie des déchets et de l’eau par la transpiration et la miction.
Le corps fait cela pour qu’on n’ait pas à s’arrêter en plein combat ou à fuir pour aller aux toilettes.
Ainsi, dans le cadre du processus de préparation aux situations d’urgence, le corps provoque une forte envie de vider les intestins et la vessie immédiatement après le déclenchement d’une alarme d’urgence.
- Elle augmente le rythme cardiaque, ce qui peut amener les reins à filtrer l’urée plus rapidement.
L’augmentation du stress de l’organisme s’accompagne d’un accroissement de la quantité d’urine produite, ce qui peut accroître l’envie, l’urgence et la fréquence d’uriner.
- Elle augmente le métabolisme, ce qui augmente également la filtration de l’eau et la production d’urine.
- Elle augmente l’activité du système nerveux autonome (celui sous contrôle inconscient involontaire), ce qui peut amener le cerveau à ressentir un besoin urgent d’uriner et provoquer le relâchement des muscles du sphincter chez certaines personnes.
Toutes ces mesures d’urgence peuvent interférer avec la fonction urinaire normale et provoquer des envies fréquentes d’uriner.
Le stress peut entraîner un comportement erratique de l’organisme
Les hormones du stress ont un impact considérable sur l’organisme, et en particulier sur le système nerveux (qui comprend le cerveau).
Celui-ci est responsable de l’envoi et de la réception d’informations sensorielles vers et depuis le cerveau.
Ce système de communication et de réaction fonctionne normalement lorsque le corps et le système nerveux sont en bonne santé.
Des problèmes surviennent lorsque ces derniers sont hyperstimulés en cas de stress.
Par exemple, en raison de leurs propriétés électrochimiques, les neurones sont particulièrement sensibles à l’hyperstimulation.
Ils peuvent agir de manière plus involontaire qu’à la normale.
Ce qui les amène à « mal signaler », à « sur-signaler » et à envoyer de « fausses » informations d’impulsion nerveuse au cerveau.
Ces anomalies peuvent provoquer une envie d’uriner même lorsque la vessie n’est pas pleine.
Le stress peut provoquer une vessie hyperactive
Bien qu’elle ne soit pas une maladie, la vessie hyperactive est un groupe de symptômes qui affectent la fonction urinaire.
Bien que la science n’ait pas encore établi les raisons exactes pour lesquelles les problèmes émotionnels peuvent contribuer à l’hyperactivité vésicale, deux théories sont avancées:
- Le stress chronique peut avoir des effets néfastes sur les muscles et les groupes de muscles du corps, y compris ceux qui contrôlent la vessie et les voies urinaires.
La réponse au stress provoque un resserrement des muscles, des spasmes et un comportement erratique et plus involontaire que la normale.
Ce comportement musculaire anormal est la raison pour laquelle certaines personnes stressées ont l’impression d’avoir perdu le contrôle de leur vessie.
- L’activité accrue du système nerveux autonome peut « outrepasser » la communication normale de ce dernier entre la vessie et le cerveau, ce qui fait que ce dernier génère un sentiment d’urgence pour uriner lorsque la vessie n’est pas pleine, comme mentionné précédemment.
Il est courant, pour les personnes trop stressées, de passer des nuits où elles se lèvent toutes les heures environ pour aller aux toilettes.
Plus le corps est stressé et stimulé, plus les mictions fréquentes peuvent devenir un problème.
Lorsque les mictions fréquentes sont causées par le stress, le fait de se calmer constitue une solution rapide.
À mesure que le corps se remet de la réponse active au stress, ce symptôme devrait s’atténuer.
N’oubliez pas que le corps peut mettre jusqu’à 20 minutes ou plus pour se remettre d’une réaction de stress importante.
Cela est normal et ne devrait pas être une source d’inquiétude.
Remèdes à court terme pour les envies fréquentes d’uriner en cas de stress
Si l’élimination de l’hyperstimulation doit être l’objectif global pour éviter les envies chroniques et fréquentes, certaines stratégies à court terme pourraient atténuer les symptômes.
Par exemple:
- Réduire le stress afin que le métabolisme et le rythme cardiaque du corps s’affaiblissent, ce qui peut atténuer la production d’urine.
- Réduire la consommation de liquides afin que le corps ne produise pas autant d’urine.
Il faut néanmoins faire attention pour ne pas risquer une déshydratation.
- La pratique régulière d’exercices légers à modérés, peut aider à réduire le stress et à garder les muscles toniques et en forme, y compris ceux associés au système urinaire.
N’oubliez pas, cependant, que l’exercice rigoureux stresse le corps, il est donc préférable d’éviter tout exercice intense jusqu’à ce que votre corps ait récupéré de l’hyperstimulation.
- Augmenter modérément la consommation de sel afin que le corps conserve une partie de ses liquides.
- Une relaxation profonde régulière peut aussi aider à ralentir le métabolisme du corps ainsi qu’à réduire l’hyperstimulation.
- Dormir bien régulièrement (entre 6,5 et 8 heures par nuit).
Un bon sommeil régulier peut réduire la production d’hormones du stress pendant la journée.
- Ralentir votre rythme: vivre à un rythme rapide peut augmenter la production d’hormones du stress, ce qui augmentera la production d’urine.
Ainsi, ralentir délibérément votre rythme peut réduire le stress, diminuer la production d’urine et calmer l’organisme dans son ensemble.
- Éviter les stimulants: les stimulants stressent l’organisme, augmentent la production d’hormones et aggravent l’hyperstimulation, qui à son tour augmente la production d’urine.
- Éviter les diurétiques (substances qui augmentent la sécrétion urinaire).
De nombreux médicaments ont un effet diurétique, mais certains aliments aussi, en particulier le café et les thés verts et noirs.
Vous savez désormais à quoi vous en tenir.
L’envie pressante et fréquente d’uriner n’est pas toujours source de maladies liées à la prostate.
Vérifiez votre état de stress et consultez un médecin si elle persiste.
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