Réaction du cerveau au stress: comment reprogrammer l’amygdale?
Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)
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Selon Karim Benchenane du laboratoire plasticité du cerveau de l’École Supérieure de Physique et de Chimie (ESPCI) de Paris, le stress correspond à toutes les situations qui nous éloignent de notre point d’équilibre.
Mais lorsque ce déséquilibre devient chronique et que la personne n’arrive plus à résister, des effets néfastes surviennent.
De nombreux travaux neuroscientifiques ont montré qu’une exposition prolongée au stress affecte l’hippocampe, le siège de la mémoire et des émotions, ainsi que l’amygdale, qui n’a rien à voir avec celles situées dans la gorge, et qui se trouve tout près de l’hippocampe dans le cerveau.
Pourtant, le stress est d’abord un facteur de protection de l’organisme.
Il constitue un ensemble de réactions de notre organisme face à une situation menaçante ou à une situation nouvelle.
D’ailleurs, une étude a prouvé que c’est grâce au stress psychologique que nos ancêtres ont pu survivre en échappant aux dangers et en s’adaptant aux nouveaux environnements, aux changements et à l’évolution.
Ceci démontre que le stress est tout de même indispensable à notre survie grâce à la sécrétion du cortisol et d’adrénaline.
Mais lorsqu’il devient chronique, il affecte négativement le corps.
Le cerveau est donc le premier à être touché.
Comment le cerveau réagit-il face au stress?
Notre organisme se doit de réagir aux stimuli et dispose de ce fait de nombreuses structures cérébrales qui concourent à provoquer un comportement propice à la sauvegarde.
Les zones principalement affectées par les stimuli sont celles qui gèrent les émotions et la coordination.
L’amygdale est d’abord touché, puis l’hippocampe, et enfin le cortex préfrontal.
L’amygdale est la partie du cerveau la plus proche de l’hippocampe, elle est indispensable à notre capacité à percevoir et à ressentir les émotions.
Elle joue aussi un rôle d’activation de réaction et de reconnaissance de nos émotions.
L’hippocampe concerne principalement l’adaptation à l’environnement.
Le cortex préfrontal est le centre de la prise de décision.
Toutes ces trois zones réagissent aux stimuli en libérant des neurotransmetteurs et des hormones.
Les neurotransmetteurs sont des molécules chimiques libérées par les neurones dans la fente synaptique et qui permettent de déclencher les effets excitateurs ou inhibiteurs.
Le neurotransmetteur GABA est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux.
On relève aussi la sérotonine, le glutamate, la noradrénaline, l’acétylcholine et la dopamine dont certains sont considérés comme des hormones.
Il faut préciser que les manifestations physiques du stress sont extrêmement liées à l’action hormonale.
Cinq principales hormones retiennent notre attention ici:
- L’adrénaline qui est responsable de la contraction des vaisseaux sanguins et de l’augmentation de la fréquence cardiaque.
- Le cortisol qui fournit l’énergie nécessaire au cerveau pour combattre le stress.
- L’adrénocorticotrophine qui provoque la libération du cortisol.
- L’ocytocine qui a un rôle de régulateur de l’anxiété.
- La vasopressine qui régule la pression sanguine.
Ces neurotransmetteurs et hormones ont donc pour rôle de permettre à l’organisme d’avoir les forces nécessaires pour faire face à une menace quelconque.
Le cerveau réagit à une situation de stress généralement en deux étapes:
- La première consiste en la perception de la situation (estomac noué, esprit embrouillé, malaise…).
- La deuxième est l’étape de la réaction, c’est à ce niveau que l’organisme entre en « état d’alerte ».
Il peut se produire une « tempête hormonale ».
Ce qui va permettre au cerveau et à l’organisme de faire face à la situation de stress.
Comment reprogrammer l’amygdale?
L’impact psychologique du stress dépend de la durée de ce dernier.
On observe ainsi, dans un premier temps, le stress aigu où l’attention est focalisée sur l’agent stressant, les hormones s’activent et la situation stressante est gérée rapidement.
Dans un second temps, on observe le stress chronique qui résulte d’une exposition prolongée et répétée à l’agent stressant.
Les hormones sont ainsi sécrétées continuellement sans interruption ce qui épuise les capacités énergétiques de l’organisme.
C’est cet état d’épuisement qui est favorable au développement des maladies cardiaques, par exemple, mais également à la diminution des défenses immunitaires.
Cet état de stress chronique a également des répercussions sur l’état émotionnel et comportemental (dépression, énervement, trouble de la mémoire, anxiété, sommeil agité, émotivité…).
Les études scientifiques s’accordent sur le fait que des pratiques utiles telles les relaxations mentales et les relaxations physiques seraient bénéfiques dans la gestion stress.
Comme relaxation mentale, on parle de: la méditation, la relaxation, la musique, la peinture et la compagnie des proches.
On sait maintenant que le cerveau a une capacité de réaction face aux diverses situations, bonnes ou mauvaises qu’il traverse.
Certaines zones sont susceptibles de se densifier tandis que d’autres se désactivent.
Hedy Kober, spécialiste des neurosciences de Yale, qui a pratiqué la méditation pour surmonter les effets douloureux après une rupture, a prouvé que cette dernière avait le pouvoir de reprogrammer notre cerveau.
Elle a également démontré les effets bénéfiques de la méditation sur l’amygdale, la zone du cerveau qui contrôle le stress.
Au cours de son analyse, elle s’est rendu compte que les amygdales de ceux qui pratiquaient la méditation étaient plus stimulées que ceux des non-pratiquants.
La méditation, qui connaît le plus de succès en matière de reprogrammation du cerveau, est la méditation de pleine conscience.
Vous pouvez, par exemple, utiliser la méditation MBSR.
Elle vise à prendre de la distance vis-à-vis de nos émotions, de nos pensées ou encore de nos sensations: elle permet de se détacher du facteur stressant.
On se concentre sur une tâche anodine en se focalisant sur les détails tels le parfum ou la température.
Écouter de la musique produit les mêmes effets que la méditation.
Quant à la relaxation physique, on parle principalement d’une activité physique régulière (marcher, courir, faire de la natation, faire du vélo, faire le ménage, jardiner…).
Le Yoga et le Taï Chi sont les plus en vogue.
Ils conjuguent la perfection des mouvements, la maîtrise du geste et la concentration.
Par ailleurs, on a observé que les personnes pratiquant du fitness régulièrement sont moins exposées aux effets du stress par rapport à celles ne pratiquant aucune activité physique.
En outre, on peut également pratiquer la respiration profonde qui permet d’avoir une bonne oxygénation et de stimuler le système parasympathique de l’organisme.
Les agents stressants provoquent une réaction physiologique de l’organisme qui lui permet de se protéger contre les situations stressantes.
Mais lorsque cette réaction devient chronique, l’organisme et surtout l’amygdale s’épuisent et les états physiques et mentaux se dégradent.
Il serait alors judicieux d’adopter, tous les jours, des comportements diminuant les effets nocifs du stress tels la relaxation mentale et la relaxation physique.
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