Hormonothérapie : comment ça marche ?
Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)
Avertissement : Si vous avez des questions ou des préoccupations médicales, veuillez en parler à votre médecin. Même si les articles sur ce site se basent sur des études scientifiques, ils ne remplacent pas un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement.
L’hormonothérapie fait partie des traitements utilisés en réponse aux tumeurs.
Comme la radiothérapie et la chimiothérapie, elle agit sur le corps en général en ciblant les hormones présentes dans l’organisme.
Sa particularité est qu’elle serait « moins stressante » que les traitements classiques.
Dans quels types de cancer intervient l’hormonothérapie et quel est son mode d’action ?
Qu’est-ce que l’hormonothérapie ?
Dans le langage médical, certains cancers sont dits hormonosensibles.
C’est-à-dire que les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs hormonaux.
Ces récepteurs détectent et attirent les hormones dont la liaison stimule la multiplication des cellules cancéreuses.
Ce sont donc les hormones qui permettent la croissance d’autres cellules cancéreuses.
L’hormonothérapie consiste à inhiber la production des hormones responsables de l’excroissance des cellules cancéreuses ou à bloquer leur action.
Ce traitement se divise ainsi en deux catégories : l’hormonothérapie médicamenteuse ou systémique et l’hormonothérapie non médicamenteuse.
Le traitement médicamenteux agit sur les cellules réactives aux hormones.
L’action se répercute alors sur tout le corps.
Les médicaments à utiliser, leur dosage ainsi que leur durée sont des variables spécifiques à chaque cas.
Le traitement non médicamenteux quant à lui, consiste à bloquer la production des hormones produites par l’organisme de façon naturelle.
Ce mode d’action se fait en retirant par intervention chirurgicale ou irradiation, les organes responsables de la production de ces hormones.
Il n’y a que certains cancers qui répondent à l’action de l’hormonothérapie.
Il s’agit particulièrement du cancer du sein et de celui de la prostate.
Il faudrait néanmoins faire passer au patient, un examen appelé anatomopathologique afin de voir par un microscope, si ses cellules possèdent des récepteurs hormonaux.
Pour réaliser cet examen, le praticien prélève un fragment ou la tumeur elle-même par biopsie ou intervention chirurgicale.
Lorsque le taux des récepteurs hormonaux est élevé, le résultat est positif.
L’hormonothérapie pourrait donc être prescrite en traitement au cancer.
Mais dans le cas contraire, si le taux de récepteur est nul, voire insignifiant, la tumeur n’est donc pas hormonodépendante.
Une hormonothérapie serait alors inefficace dans ce cas, et il n’y aurait pas donc de raison qu’elle soit proposée.
Notons que l’hormonothérapie est un traitement ciblé.
Elle permet de limiter les effets secondaires (vomissement, alopécie, nausée…) que peuvent ressentir les patients dans le cas des traitements classiques comme la chimiothérapie.
Pour ce faire, elle crée un déséquilibre en diminuant le taux des hormones naturelles dans le sang.
Son mode d’action est efficace en ce sens que la diminution des hormones permet de réduire la progression de la tumeur, quoique présentant certains effets secondaires.
L’hormonothérapie face au cancer du sein
Selon certaines études, plus de 70 % des cancers du sein sont hormonosensibles.
Cela est due au fait que les cellules cancéreuses présentes dans le sein ont des récepteurs (protéines localisées à la surface des cellules cancéreuses) qui captent la progestérone ou les œstrogènes (hormones féminines) qui circulent dans le sang.
Elles se lient donc à ces hormones et favorisent la croissance de nombreuses autres cellules malades.
Dans ce cas, l’hormonothérapie a souvent deux objectifs.
Le premier est de limiter les risques de récidive du cancer lorsque celui-ci n’est pas métastatique.
Une hormonothérapie est utilisée dans ce cas pour compléter l’intervention chirurgicale et réduire le risque d’évolution locale de la tumeur, ou celui d’atteinte du second sein.
Elle est souvent proposée pour une durée de cinq ans ou plus, selon le cas.
Le second objectif est de faciliter la diminution de taille de la tumeur lorsque l’hormonothérapie est prescrite en prélude à une intervention chirurgicale ou à une radiothérapie (si la tumeur est assez volumineuse pour qu’on l’opère).
Il s’agit d’une hormonothérapie néoadjuvante et selon la phase du cancer, elle peut être associée à d’autres traitements médicamenteux.
Le but poursuivi dans ce cas est de permettre au patient de jouir d’une meilleure qualité de vie en stabilisant l’évolution de la tumeur.
Les effets positifs de ce traitement dépendent en majeure partie du stade de la tumeur au moment de son diagnostic et du début de l’hormonothérapie.
Selon les objectifs poursuivis, il y a trois différents types d’hormonothérapie qui peuvent être prescrits.
L’inhibition de l’aromatase
C’est un processus qui vise à stopper la production d’œstrogènes chez la femme ménopausée.
Ces inhibiteurs bloquent alors l’action de l’aromatase pour empêcher qu’elle synthétise l’hormone en question.
Les effets secondaires de ce genre de traitement sont entre autres la sécheresse vaginale, les douleurs articulaires ainsi que les bouffées de chaleur.
Les antiœstrogènes
Ils bloquent l’action des œstrogènes afin d’éviter qu’elles agissent sur les cellules cancéreuses qui leur sont sensibles.
Ce traitement est utilisé depuis plus de trois décennies et est généralement bien accepté par l’organisme.
Il présente aussi des effets secondaires semblables parfois aux symptômes de la ménopause.
La suppression de la fonction ovarienne pour les femmes encore ménopausées
Ce type de traitement consiste à pratiquer une ovariectomie (enlever les ovaires par intervention chirurgicale) ou à arrêter le fonctionnement des ovaires en pratiquant une radiothérapie.
Il a pour but d’arrêter la fabrication des œstrogènes.
Une ménopause artificielle est ainsi déclenchée par la suppression de la fonction ovarienne.
Ce traitement présente également des effets secondaires de la ménopause en raison de la diminution des œstrogènes.
L’hormonothérapie face au cancer de la prostate
On pourrait se demander pourquoi le cancer de la prostate est hormonosensible.
En effet, les cellules cancéreuses de la prostate ont des récepteurs qui détectent l’hormone masculine qu’est la testostérone.
Le traitement ici consistera à limiter l’action stimulante de la testostérone ainsi que l’évolution du cancer dans ses diverses phases.
Comme dans le cas du cancer de sein, l’hormonothérapie pourrait être prescrite suivie d’autres traitements.
Il existe également dans le cas d’une tumeur à la prostate, différents traitements d’hormonothérapie.
L’utilisation des antiandrogènes
Ce sont des anti hormones qui se substituent à la testostérone sur les récepteurs des cellules cancéreuses.
L’arrêt de la production de la testostérone par suppression des testicules
Ce processus se réalise soit par l’ablation des testicules en chirurgie, soit suivant un traitement médicamenteux.
Les effets secondaires de l’utilisation de l’hormonothérapie pour traiter une tumeur à la prostate pourraient être l’impuissance sexuelle.
À la différence des traitements à l’hormone, l’hormonothérapie est un traitement à base d’anti hormones qui vient inhiber l’action ou la production des hormones stimulant la croissance des cellules cancéreuses.
Il permet donc de faire régresser efficacement l’évolution de la tumeur.
Malgré ses effets secondaires, elle demeure un traitement visant l’amélioration de la qualité de vie des personnes souffrantes.
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