Rééducation des réflexes archaïques : comment faire ?
Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)
Avertissement : Si vous avez des questions ou des préoccupations médicales, veuillez en parler à votre médecin. Même si les articles sur ce site se basent sur des études scientifiques, ils ne remplacent pas un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement.
Les réflexes archaïques sont les réponses involontaires des bébés lorsqu’ils sont soumis à un stimulus externe sensoriel ou sensitif.
Ils leur permettent d’achever leur développement moteur.
Ils constituent une phase indispensable au développement du cerveau afin de permettre au bébé et à l’adulte qu’il deviendra, de réaliser aisément les processus intellectuels et mentaux de sa vie.
En dehors donc de constituer la base neurologique à nos mouvements conscients, les réflexes archaïques nous protègent et nous aident à survivre face à des situations de stress.
La mauvaise intégration des réflexes archaïques peut conduire à de nombreux troubles sur la personnalité.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ont été mises au point les techniques de rééducation des réflexes archaïques.
L’essentiel est dit dans la suite de cet article.
Quels sont les réflexes archaïques ?
À nos jours, plus de soixante réflexes archaïques ont été répertoriés chez l’être humain.
Les plus courants sont :
- le réflexe de Moro,
- le réflexe d’agrippement palmaire,
- le réflexe des points cardinaux,
- le réflexe de succion,
- le réflexe de marche automatique,
- le réflexe de Babinski.
La rééducation se déroule sous forme de séances qui vont progressivement aider le patient à (re) construire ses réflexes archaïques de base.
Ainsi, avec des mouvements spécifiques et des stimulations sensorielles précises, le spécialiste pourra aider son patient à achever l’intégration de ses réflexes.
Quels sont les signes d’une mauvaise maturation de ces réflexes ?
À titre non exhaustif et loin de pouvoir se substituer à une consultation, les cas suivants peuvent être la conséquence de réflexes archaïques mal assimilés : le retard langagier, le retard moteur et physique (déficits posturaux, sensibilité sensorielle), le retard cognitif, le retard émotionnel (hypersensibilité, manque de confiance, mauvaise estime de soi).
Comment se déroule une séance de rééducation de ces réflexes ?
La durée d’une séance individuelle est généralement comprise entre 40 minutes et 2 heures en fonction de l’âge et des difficultés du patient.
Le premier rendez-vous permet d’évaluer la situation des réflexes du patient.
Ensuite, le spécialiste pourra décider du protocole à suivre en conformité avec les avis médicaux et s’il y a lieu, demander un accompagnement en orthophonie, orthodontie, ostéopathie, psychomotricité, réflexologie et autres spécialité.
Les méthodes de rééducation des réflexes archaïques peuvent être rassemblées en trois groupes : la méthode RMT, la méthode Padovan ou RNF et le programme MNRI.
La méthode RMT
Correspond à une technique de mouvements rythmiques qui sont fondamentaux pour l’élaboration du mouvement, le contrôle de la tête et le tonus musculaire.
Au cours d’une séance de cette méthode RMT, le spécialiste propose des séries de mouvements rythmiques au patient.
Ces mouvements sont soit actifs (mouvements du corps, réalisés par le patient lui-même), soit passifs (c’est le spécialiste qui déplace le corps du patient).
Les mouvements RMT se réalisent en isolation, c’est-à-dire qu’aucune des autres parties du corps ne doit réaliser de mouvement involontaire pendant que les parties ciblées effectuent les leurs.
Les caractéristiques des mouvements RMT réussis sont la régularité, la facilité, la coordination et la fluidité.
L’objectif de la rééducation étant la maturation efficace du système nerveux et des fonctions motrices, il est logique qu’elle s’étende sur une certaine période.
Aussi, il arrive des cas où les patients ont besoin de pratiquer les mouvements passifs pendant un certain temps, avant de pouvoir les exécuter eux-mêmes.
Au fil des séances, le spécialiste pourra en fonction des cas et de leur évolution, pencher pour l’intégration de certains réflexes archaïques comme mesure d’accompagnement en plus des mouvements rythmiques.
La méthode Padovan ou RNF
C’est avec la collaboration de certains de ses élèves souffrant de dyslexie que Béatriz Padovan a pensé cette méthode en 1970.
Il s’agit d’une approche de thérapie globale encore appelée la Réorganisation Neuro Fonctionnelle (RNF).
Elle a pour base la plasticité cérébrale.
Le spécialiste devra effectuer une stimulation de façon bien précise sur le patient.
Cette stimulation englobe les phases de l’évolution (ontogénétique) qui poussent l’homme à acquérir des réflexes comme la capacité d’être debout et marcher, mais aussi la revisitation des mouvements oculaires et manuels.
Cette stimulation concerne aussi les fonctions prélinguistique et neurovégétatives.
Plus clairement, le traitant amènera le patient à ressentir de façon rythmée les mouvements de base du corps.
Il s’agit par exemple des mouvements des oreilles lorsqu’il pratique une écoute des paroles du thérapeute, lui récitant des poèmes ou chantant des comptines durant la séance.
Lorsque cette étape est réalisée, le cerveau du patient a désormais enregistré et est capable de reconnaître et reproduire de façon autonome et rythmer les mouvements qui lui ont été inculqués.
Le programme MNRI
Le protocole du programme MNRI est basé sur le fait que les réflexes sont une réponse de protection face au stress et au danger.
Ils permettent également à la personne d’aboutir à un développement physique, émotionnel et cognitif.
La rééducation des réflexes archaïques permettra donc en fonction de la position du corps dans l’espace de réaliser des mouvements du corps et d’adopter une posture contrôlée.
Les techniques employées sont simples et naturelles.
Elles visent à :
- stimuler la motricité des nerfs et activer les récepteurs sensoriels du corps,
- créer un lien entre la stimulation des sens, leur perception et les réflexes archaïques,
- libérer les tensions musculaires dans tout le corps,
- stimuler les organes des sens à répondre au contact physique,
- reconnecter ou renforcer le circuit neuronal.
Le programme MNRI tout comme les autres méthodes de rééducation adoptent la technique d’induction de l’activité volontaire par la réalisation passive.
Ainsi, l’activation des modalités sensorielles du patient est stimulée passivement dans un premier temps.
La phase active comprend donc l’exercice d’une pression isométrique sur le patient par le thérapeute pression à laquelle le patient est invité à résister.
Ensuite, le patient exerce à son tour, une pression contre les mains de son thérapeute pour renforcer les propriétés acquises par le premier exercice et renforcer sa capacité à ressentir le contact.
Les méthodes de rééducation des réflexes archaïques sont douces et respectent l’âge du patient, qu’ils soient nourrissons, adultes ou enfants.
La rééducation des réflexes primaires ne doit toutefois pas se substituer à une consultation ou une prise en charge médicale, car il s’agit de mesures d’accompagnement et de facilitation du recouvrement des fonctions.
Ainsi, dans le cas où ces méthodes ne sont pas concluantes, il est conseillé de recourir à une prise en charge médicale.
Continuez votre lecture :
Rajeunissement : comment rajeunir ses cellules de 10 ans ?