Fatigue de la compassion et trauma vicariant : le guide

Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)

Avertissement : Si vous avez des questions ou des préoccupations médicales, veuillez en parler à votre médecin. Même si les articles sur ce site se basent sur des études scientifiques, ils ne remplacent pas un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement.


Fatigue de la compassion et trauma vicariant : le guide
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Les soignants sont exposés à un danger professionnel grave : la fatigue de compassion ou le trauma vicariant.

Il ne peut d’ailleurs en être autrement, car la réalisation de soins médicaux est d’une responsabilité dévorante.

Des études révèlent que la majorité des personnes de tout type de profession déclare en avoir vécu au moins une fois.

Ce mal est classiquement reconnu comme étant causé par une augmentation de la charge de travail ou du stress.

Il s’ensuit un épuisement physique, émotionnel et une réduction de la capacité d’empathie.

Découvrez dans cet article, tout ce qu’il faut savoir sur cette pathologie.

Qu’est-ce que la fatigue de la compassion ?

La fatigue de la compassion désigne le « coût des soins » que peuvent subir ceux qui soutiennent les autres par le traumatisme.

Elle est appelée « stress traumatique secondaire » et résulte d’une exposition au traumatisme, au stress ou à la douleur ressentie par autrui.

Ce concept a été initié par McCann et Pearlman en 1990.

Ils la définissaient comme « un processus par lequel la propre expérience interne de la personne soignante se transforme par l’engagement avec le traumatisme du client ».

Si elle n’est pas vite traitée, la santé mentale et physique est affectée.

De plus, lors de la réalisation de services thérapeutiques, elle entraîne de graves implications juridiques et éthiques.

C’est un concept différent de l’épuisement professionnel.

La fatigue de la compassion se produit soudainement, elle est moins prévisible, et elle est mieux traitable que l’épuisement professionnel.

Quels sont les facteurs de risque ?

Le trauma vicariant porte son attention sur les professionnels de santé.

Il existe plusieurs facteurs de risques.

Ce sont :

  • Le temps infime de récupération.
  • La fréquence élevée d’expositions aux histoires traumatisantes.
  • Le manque de temps de réflexion institutionnelle.
  • Les antécédents de violences dans la vie personnelle du soignant.

Quels sont les signes courants de la fatigue de compassion ?

Les effets de ce traumatisme par compassion sont très similaires à ceux d’un syndrome post-traumatique ou d’une dépression.

Une étude faite au Canada dans les Archives of Internal Medicine de Leeat Granek a permis de recenser quelques symptômes de ce mal.

Ces symptômes comprennent :

  • Une perte de sommeil ou une difficulté à dormir.
  • Une perte de poids.
  • Un épuisement sur les plans physique et émotionnel.
  • Une hypersensibilité.
  • Du pessimisme.
  • Le mépris de soi.
  • Une migraine sévère et répétitive.
  • L’irritabilité.
  • La dépersonnalisation.
  • Une peine à se concentrer au travail.
  • Une forte apathie.
  • Un isolement.
  • Des cauchemars.
  • Un sentiment de tristesse, d’impuissance, d’échec et de culpabilité.

Toutefois, il est bon de savoir que ces symptômes ne sont pas d’office ceux d’une fatigue de compassion.

Qui sont les personnes les plus exposés à ce mal ?

La fatigue de compassion affecte généralement les professionnels qui travaillent dans le domaine de la santé.

Dans ce large éventail de professions et d’aidants, découvrez les personnes les plus touchées.

Les nouveaux dans le domaine des soins

Il est fréquent de constater que les nouveaux soignants fléchissent devant leurs responsabilités.

En effet, ces derniers manquent d’expérience dans le domaine et ne sont pas mieux aguerris que les anciens.

Ils sont donc susceptibles d’être dépassés par leurs responsabilités.

Les personnes qui travaillent durant de longues heures

De nombreux professionnels des services sociaux au même titre que les soignants font beaucoup d’heures supplémentaires.

Il n’est un secret pour personne qu’une privation de sommeil perturbe la résilience émotionnelle.

Avec une nuit blanche, on devient vite irritable, colérique et même plus vulnérable au stress.

Des études soutiennent également l’idée qu’une privation de sommeil a un effet sur l’humeur.

Les personnes qui interagissent avec de nombreux clients ou patients

Lorsque le nombre de patients ou de clients est élevé, la probabilité qu’une personne subisse des traumatismes auxquels un soignant sera exposé est forte.

Les personnes qui ont un problème de communication

Les personnes qui ont du mal à exprimer leurs émotions s’exposent plus au risque de traumatisme.

Les thérapeutes et les infirmières

Les thérapeutes ressentent, par exemple, la fatigue de compassion dans le cas où les vécus quotidiens ou les expériences de leurs patients commencent par affecter leur propre vie en dehors du travail.

Les infirmières, quant à elles, éprouvent de la fatigue de compassion lorsqu’elles font face à de lourdes charges de travail et à de longues heures de travail.

Les avocats

Les avocats et principalement ceux qui côtoient des scènes d’accident ou de crime sont sujets à la fatigue de compassion.

C’est aussi le cas des avocats qui visualisent certaines preuves horribles et traitent des rapports de traumatisme.

Comment prévenir et traiter la fatigue de compassion ?

Certaines méthodes de prévention et certains traitements peuvent permettre de réduire, voire faire disparaître, la fatigue de compassion.

Les méthodes de prévention

La première étape pour prévenir la fatigue de compassion est de pratiquer la conscience de soi et l’autosurveillance.

Ceci permettra, en effet, de vite détecter les changements de comportements.

Vous pouvez également adopter des relations de supervision dans votre cadre de vie.

Ce travail efficace vous aide également à repérer les instants où vous êtes affectés par ce mal.

Outre ces méthodes de prévention, découvrons quelques pratiques qui peuvent vous aider.

Observez vos limites émotionnelles

Il s’agira d’établir une frontière entre ceux que vous aidez au risque de porter leur souffrance.

Faites de la méditation

C’est une période de contemplation détendue pour atteindre une parfaite relaxation.

Au palmarès de ces bienfaits, elle réduit le stress.

Vous pouvez faire du yoga ou pratiquer la sophrologie également.

Privilégiez la thérapie journalistique

Également appelée thérapie d’écriture, elle fait recours à l’utilisation thérapeutique d’exercices de journalisation dans le but de sensibiliser les conditions de santé mentale.

Voici quelques autres méthodes efficaces également :

  • Prenez des vacances.
  • Surveillez votre sommeil.
  • Limiter les charges stressantes de travail.

Le traitement de la fatigue de compassion

À défaut de consulter un professionnel de la santé mentale pour vous aider à surmonter vos émotions, vous pouvez :

  • Parler de vos sentiments avec une personne digne de confiance.
  • Adopter une alimentation saine.
  • Faire quotidiennement des exercices physiques.
  • Avoir des passe-temps différents du travail.
  • Dormir assez souvent.

Ces quelques conseils pourront vous aider à surmonter cette fatigue de compassion.

Sachez malgré tout que ressentir de l’empathie pour ceux que vous aidez est normal.

Mais, lorsque cette empathie devient grandissante, alors il est possible que vous souffriez du trauma vicariant.

Vous pouvez vous sentir engourdi ou vous perdez le sommeil à cause de ces personnes dont vous avez la charge.

Toutefois, en adoptant certaines stratégies d’autosoins vous pouvez vous protéger.

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