Clignement des yeux excessif : un tic nerveux ?
Rédigé par : Loris Vitry (coach holistique)
Supervisé par : Cathy Maillot (ostéopathe)
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Le clignement des yeux est un phénomène normal et important chez l’être humain.
Ce réflexe involontaire également appelé nictation, permet d’humidifier l’œil en répartissant le liquide lacrymal (les larmes) de façon régulière à la surface de l’œil.
Cette action du quotidien empêche l’entrée de la poussière ou de n’importe quel objet dans l’œil, et le protège de la lumière trop forte.
Il faut savoir que les nouveau-nés ne clignent pas autant des yeux que les adultes.
La fréquence de la nictation augmente avec l’âge, au fur et à mesure que le système nerveux se développe.
Un adulte cligne environ des yeux 14 à 17 fois par minute.
Le flux de clignotements augmente quand on parle, quand on est nerveux ou stressé, en douleur, ou face aux lumières fortes.
Ce geste mécanique s’accroît également en situation de défense de l’œil face aux allergies, aux corps étrangers, à la poussière, aux cils…
A contrario, la fréquence de clignement peut diminuer dans certaines circonstances, par exemple lors de la lecture.
Si on ne cligne pas assez des yeux, ils peuvent devenir plus sensibles, secs ou photosensibles (sensibles à la lumière).
Lorsque l’on cligne des yeux ou que l’on fait un clin d’œil, les muscles de la paupière se contractent ; ce sont les muscles orbitaires qui sont concernés lors de la fermeture forcée de la paupière.
Pour que ces muscles se contractent et se relâchent au bon moment, ils doivent recevoir des messages du système nerveux.
C’est le rôle du nerf facial.
Quand son fonctionnement est perturbé, des tics nerveux apparaissent.
On constate un clignement excessif des yeux dans trois principaux cas : le syndrome de la Tourette, le blépharospasme et les dyskinésies.
Le syndrome de la Tourette
Il s’agit d’une affection neurologique caractérisée par des tics moteurs incontrôlés, involontaires et brefs.
Cette pathologie également appelée Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est d’origine génétique et environnementale.
C’est une maladie rare, qui touche plus les enfants, plus précisément les garçons.
Les symptômes augmentent fortement à l’adolescence, mais diminuent à l’âge adulte.
Parmi eux on compte :
– L’apparition de tics moteurs et/ou sonores de façon subite, brève et involontaire.
Les tics moteurs (clignement des yeux) touchent particulièrement le visage, la tête et les épaules.
Les tics sonores (claquement de la langue, cris…) quant à eux, apparaissent plus tardivement.
– Des troubles du comportement.
– Des troubles de l’apprentissage.
– Des troubles de l’attention.
– Des troubles compulsifs.
– Des crises de panique.
Un état de stress, de fatigue ou d’anxiété contribue à l’aggravation de ces derniers.
Aucun traitement n’est actuellement disponible ; mais la thérapie peut se révéler utile.
Des exercices de gestion du stress aident aussi.
Le blépharospasme
Le blépharospasme fait partie d’un groupe de maladies appelé les dystonies.
Ce sont des troubles de la contraction qui touchent uniquement les muscles orbiculaires, présents autour de l’œil.
Ils se situent dans trois zones : au-dessus de la paupière palpébrale (couche qui recouvre le dessus de l’œil), au coin de l’œil et tout autour de l’orbite oculaire.
Cette maladie cause le clignotement rapide et involontaire.
Quand on a cette maladie, cela signifie que le nerf facial ne fonctionne pas bien.
Les éléments qui commandent les muscles orbiculaires de l’œil passent par le front et se retrouvent parfois compressés ou perturbées par les boucles artérielles.
D’où des contractions involontaires des muscles de la paupière.
Ce genre de tic dit « nerveux » peut aussi être associé à des contractions unilatérales des muscles superficiels du visage.
La dystonie d’œil est couramment remarquée chez les personnes âgées entre 50 et 70 ans.
Il est parfois accompagné d’autres symptômes comme : les grimaces subites, le roulement des yeux, une sensation de lourdeur autour des yeux, l’abattement des paupières, le gonflement autour de l’œil, une sensation sèche de l’œil et une sensibilité excessive à la lumière ou au soleil lumineuse.
Ces symptômes s’intensifient en cas de fatigue, de stress, d’inquiétude, de lumière forte, de vent ou de poussière.
Les causes de cette maladie neurologique sont inconnues.
Son diagnostic est très difficile.
Les traitements sont la plupart du temps symptomatiques, car le médecin ne peut que s’attaquer aux symptômes directement.
Les injections de toxine botulique (de faibles doses sont injectées dans les muscles des paupières afin de bloquer la transmission de l’influx nerveux du nerf aux muscles, et donc les contractions musculaires) font partie des rares traitements proposés.
Les dyskinésies
La dyskinésie est liée à une activité musculaire anormale, entraînant des mouvements involontaires de la tête, du visage et même de la langue.
Des médicaments tels que les neuroleptiques, peuvent provoquer cette maladie, principalement une dyskinésie tardive (elle affecte le plus souvent le visage, la bouche et le tronc).
Les neuroleptiques sont des médicaments prescrits pour soigner les personnes psychotiques (schizophrènes, atteintes de troubles bipolaires).
La dyskinésie ciliaire primitive (DCP) de l’autre côté, est transmise par les parents au moment de la conception et présente dès la naissance.
Elle est due à l’immobilité des cils vibratiles de l’organisme, présents notamment au niveau de l’appareil respiratoire (nez, sinus, bronches), des oreilles, et des spermatozoïdes (il s’agit alors de leur queue, appelée flagelle).
Elle touche aussi bien les filles que les garçons, et est détectée plus ou moins tardivement.
Cette maladie générale touche l’ensemble des organes dotés de cellules ciliées : appareil respiratoire, sinus, oreille, spermatozoïde.
Un examen clinique peut permettre d’observer les tremblements, les tics…
Ne pas ignorer les signes
Cligner des yeux est un réflexe quotidien chez l’Homme.
Nous reproduisons cette action plus de 14 000 fois par jour (sauf quand nous dormons).
La nictation permettrait au cerveau de faire des pauses ; il passe d’un mode « concentré », à un mode « détente ».
Ces légères pauses lui donnent l’occasion de s’économiser, en ne restant pas concentré sur une idée ou une action.
Le rythme du battement des yeux a donc une relation avec le cerveau.
En fonction des circonstances, notre cerveau peut inconsciemment en modifier la cadence.
Aussi important que les autres sens, la vue doit s’entretenir ; il faut donc faire attention aux différents signes.
Les yeux réagissent en cas de présence d’un corps étranger, mais aussi en cas de maladie.
Le clignement excessif des yeux est bel et bien un tic nerveux.
En effet, une telle accélération du rythme normal de battement, est très souvent liée à une maladie nerveuse.
Quel que soit le cas, la maladie est souvent détectée tardivement, et la cause incertaine.
L’œil nous avertit, mais on a tendance à prendre ce geste pour un simple tic nerveux.
C’est possible qu’il s’agisse d’un geste anodin ; mais en cas de constance et d’association à d’autres symptômes, pensez à consulter.
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